La hausse du ticket modérateur, une charge supplémentaire pour les complémentaires santé, non sans impact sur les cotisants ?
Cette modification du montant du transfert de charges consacrés aux soins dentaires a pour effet selon le gouvernement, d’augmenter de 10% le montant du ticket modérateur, ce dernier passant de 30% à 40%.
Cette augmentation du reste à charge, contestée par la Mutualité française, qui incombe aux complémentaires santé a pour effet d’augmenter de près de 500 millions la part totale remboursée par les mutuelles sur les frais dentaires. Une hausse qui risque de se répercuter sur le budget des organismes de protection sociale complémentaire, et donc in fine, sur les cotisations de leurs adhérents, qui devront combler ce manque à gagner par une probable hausse de leurs cotisations santé. D’autant que cette décision s’ajoute à la mise en place du 100% santé qui pèse fortement sur les organismes complémentaires.
De plus, ce désengagement progressif par la CNAM du remboursement des soins dentaires, justifié par le gouvernement comme résultant de la volonté d’« investir dans la prévention », risque également de se répercuter sur les 4% de la population qui ne possèdent pas de complémentaire santé, et qui devront assumer seuls ce reste à charge.
Par ailleurs, cette modification du ticket modérateur risque d’impacter grandement les personnes ne pouvant souscrire à un contrat collectif obligatoire du fait de leur âge ou de leur situation professionnelle (sans emploi, indépendant), et qui doivent par conséquent prendre en charge la totalité de leurs cotisations au titre de la souscription d’un contrat individuel dont les tarifs ne sont pas négociables et dont le montant des cotisations dues tend à augmenter avec l’âge. De ce fait, cette nouvelle situation pourrait renforcer le risque de renoncement à une complémentaire santé chez nombre de Français qui aujourd’hui ont du mal à supporter les charges supplémentaires qu’induit une couverture santé.
La mutuelle Intégrance ne peut que soutenir la volonté du Gouvernement de conduire notre pays vers le virage au combien primordial de la prévention. Cependant, bien que l’objectif de ce décret soit porté sur le volet préventif, ses impacts viennent touchés principalement les patients, en renforçant les charges supportées par les complémentaires santé, qui supportent déjà les coûts induits par la réforme du 100% santé.
D’autres solutions existent, notamment du côté des acteurs associatifs qui ont un rôle important à jouer dans le renforcement des politiques préventives et qui nécessitent aujourd’hui d’être accompagnés par l’État dans leurs initiatives.
Par ailleurs, l’État pourrait agir auprès des dentistes afin que ces derniers renforcent leur proposition en soins préventifs et conservateurs, alors que les soins prothétiques, plus onéreux, sont plus souvent mis en avant par les professionnels de la santé dentaire.